En 2014, à Tours, les sœurs de Sainte Ursule célèbrent 200 ans de fondation. Comment cela est-il possible, me direz-vous, alors qu’il n’y a pas si longtemps, elles en ont fêté 400 ? Et comment, d’une fondation franc-comtoise, à Dole en 1606, se sont-elles retrouvées à Tours au début du 19ème siècle ? C’est à la révolution française que nous devons ce grand déplacement géographique, comme vous pourrez le découvrir dans les pages suivantes.Au commencement
Fondées en 1606, les sœurs ont été contraintes de se disperser à la révolution française. Puis, à partir de 1810, le climat politique est devenu favorable à une reprise de la vie religieuse.
Nous ne sommes pas les seules à célébrer cette année un anniversaire : les jésuites, quant à eux, fêtent en 2014 les 200 ans du rétablissement de la Compagnie de Jésus (supprimée en 1773).
L’enracinement des sœurs de Sainte Ursule en Touraine va conduire à la création d’une nouvelle congrégation dans la filiation d’Anne de Xainctonge, la Compagnie de Ste Ursule de Tours.
Lorsqu’elles ont regardé ensemble l’histoire, les sœurs qui ont commencé à préparer les célébrations de cet anniversaire ont été frappées à la fois par la grande liberté des sœurs de l’époque, dans la droite ligne de la liberté manifestée dès l’origine par Anne de Xainctonge au début du 17° siècle, et leur désir de fidélité aux origines. Dès leur arrivée à Tours les sœurs ont beaucoup bougé, elles ont changé de lieu, elles ont ouvert des maisons puis fermé des maisons. Et cela continue, jusqu’à aujourd’hui. Ce regard balayant l’histoire a conduit au thème de la célébration : « Liberté, Fidélité, Mobilité », un clin d’œil à cette période de la révolution dans laquelle s’origine la devise de notre pays.
L’histoire ne nous intéresserait pas beaucoup si elle ne nous conduisait à aujourd’hui. « Fidèles au charisme de la Compagnie de Sainte-Ursule, selon la grâce reçue et selon nos moyens, nous participons à la mission éducative de l’Eglise », disent nos Constitutions. Education est un mot qui revient comme un refrain dans nos textes fondateurs.
A partir du 19ème siècle, la mission d’éducation s’est limitée au contexte de l’école mais à l’origine elle était bien plus que cela. Le Concile nous a invitées à revisiter nos sources, et cela nous a conduites à de petites insertions en quartiers, proches des habitants, et à une diversification de la tâche éducative qui s’est ouverte plus largement au monde social, au monde médical, tout autant qu’à la pastorale diocésaine et à l’accompagnement spirituel, si nécessaire dans le monde d’aujourd’hui. Témoignages
Mon souhait, aujourd’hui, c’est que nous continuions à vivre avec joie et avec confiance la mission d’éducation qui est la nôtre dans la liberté, la fidélité et la mobilité.
Sr Anne Bayart
Supérieure générale