En marche vers Bethléem – Les surprises du chemin

Etape 7 – Les surprises du chemin

Les premiers chapitres des Actes des Apôtres décrivent la vie des premiers chrétiens après l’Ascension. La Pentecôte leur a donné le courage d’affirmer leur foi. Les autorités juives les persécutent. Saul est un de leurs plus fervents ennemis.

Saul était toujours animé d’une rage meurtrière contre les disciples du Seigneur. Il alla trouver le grand prêtre et lui demanda des lettres pour les synagogues de Damas, afin que, s’il trouvait des hommes et des femmes qui suivaient le Chemin du Seigneur, il les amène enchaînés à Jérusalem.
Comme il était en route et approchait de Damas, soudain une lumière venant du ciel l’enveloppa de sa clarté. Il fut précipité à terre ; il entendit une voix qui lui disait : « Saul, Saul, pourquoi me persécuter ? »
Il demanda : « Qui es-tu, Seigneur ? » La voix répondit : « Je suis Jésus, celui que tu persécutes. Relève-toi et entre dans la ville : on te dira ce que tu dois faire. »
Ses compagnons de route s’étaient arrêtés, muets de stupeur : ils entendaient la voix, mais ils ne voyaient personne. Saul se releva de terre et, bien qu’il eût les yeux ouverts, il ne voyait rien. Ils le prirent par la main pour le faire entrer à Damas.
Pendant trois jours, il fut privé de la vue et il resta sans manger ni boire.

Ac 9,1-9 (Traduction de l’AELF)

Je prends le soin de m’isoler dans un lieu calme et de faire le silence en moi. Le Seigneur est présent.
Au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit.

J’imagine un petit groupe d’hommes déterminés, faisant route vers la ville de Damas dans un but bien précis.

C’est la « rage » qui motive Saul. Seigneur, apprends-moi à mettre ma détermination et mon énergie au service de l’annonce de ton Amour.

• Saul était toujours animé d’une rage meurtrière contre les disciples du Seigneur
  Saul met toute sa force au service de la cause qu’il estime juste, sa colère le met en mouvement.
  J’ai aussi des ressources intérieures, comme un trésor que le Seigneur a mis en moi et qu’il m’appelle à utiliser pour son service. Je peux nommer une ou deux de ces ressources.

• Comme il était en route (…), soudain une lumière venant du ciel l’enveloppa de sa clarté
  Jésus intervient dans les projets de Saul pour les transformer. Il s’adapte à ses actions et se sert d’elles pour se faire connaître.
  Je peux chercher sa présence au cœur de ma vie, avec ses réalisations, ses succès comme ses échecs.

• Ils le prirent par la main pour le faire entrer à Damas.
  La position de Saul a changé du tout au tout : il était le chef entraînant les autres, le voici devenu dépendant et ignorant son chemin.
  Mes faiblesses laissent au Seigneur la place pour me conduire. De même que j’ai pu nommer une ou deux de mes forces tout à l’heure, je peux nommer une ou deux faiblesses d’aujourd’hui.

• Pendant trois jours, il fut privé de la vue et il resta sans manger ni boire.
  L’intervention du Seigneur a été radicale et très brève, mais Saul a besoin de temps pour que son regard change et pour que son appétit de vivre change de cible.
  De même le temps de cette retraite est utile pour que la Parole du Seigneur fasse son chemin en moi.

Pour parvenir à ses fins, avec moi comme avec Saul, le Seigneur intervient dans ma vie telle qu’elle est, quels que soient mes projets et il me prend tel que je suis avec mes forces et mes faiblesses. Je sens-là l’immensité de son amour pour moi. Je peux lui rendre grâce pour cet amour et lui confier mon désir de me mettre tout entier à son service.

Autre texte

Surprises du chemin

Dans la vieille ville, c’est l’effervescence. Notamment autour de la place de la halle aux Bleds où se tient le marché du pays. On passe en louchant sur les étals des petits producteurs qui regorgent de merveilles. Tout nous fait envie, c’est un vrai supplice. (…)
Tandis que nous errons comme des âmes en peine en quête de pitance, un homme tout de blanc vêtu, comme s’il sortait d’une soirée chez Eddie Barclay, nous interpelle à la croisée de la rue Du Bellay et de la rue Sorel, devant son 4×4.
– Vous êtes perdus ?
– Non, on a faim.
– Vous m’êtes sympathiques ! Allez au marché casser la croûte à ma santé, dit-il en sortant un billet de vingt euros de son portefeuille.
Lorsque Parsac lui demande son prénom, l’homme avoue s’appeler… Gabriel. L’office de tourisme de Saint-Flour devrait axer sa communication sur ce fait étonnant : il y a des anges à Saint-Flour, et ils roulent en 4×4 BMW ! (…)
– As-tu remarqué comme les choses nous arrivent toujours au moment opportun ? dis-je à Benoît, dans le kiosque à musique d’un parc où nous ingurgitons ce festin.

Charles Wright, « Le Chemin des estives », Editions Flammarion