| J’ai pris l’habitude ces dernières semaines de me poser quelques instants, chaque jour, dans le verger derrière la maison, en pleine nature : moment régénérateur. En regardant les chênes jaunissant, j’ai pris soudainement conscience que la sève était en train de se retirer vers les racines. Cela se traduit par les teintes enchanteresses des feuilles qui meurent en beauté. Oui, la vie se retire dans les profondeurs. C’est là, dans la terre, dans l’invisible que la vie nouvelle va se régénérer tout au long de l’hiver pour jaillir plus forte et plus riche au printemps. Savez-vous que la vie racinaire est aussi, voire plus abondante et ramifiée que la partie visible de l’arbre, tronc et branches ? Saint Bernard a dit qu’il a davantage appris dans la nature que dans les livres : lui, saint Bernard ! ? |
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Et nous, chers amis, allons-nous hiverner ? Au sens de rééquilibrer notre vie en laissant à la vie profonde, invisible, secrète, le temps et l’espace dont elle a besoin pour qu’à terme, un printemps insoupçonné puisse advenir ? Consentons-nous aux saisons ? Consentons-nous à ne pas être que dans la luxuriance des feuilles d’été, ou le charme des frondaisons automnales, mais aussi dans la nudité de l’hiver, de la quête invisible des forces nouvelles puisées dans la Parole de Dieu, le silence devant Dieu, l’attention vraie à nous-mêmes et à ceux qui nous entourent ? Les arbres qui se dépouillent nous invitent à nourrir nos racines, dans la confiance et l’humilité nécessaire à la vraie VIE !
Texte : Frère Éric |
Nourrir les racines
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