Carême 2024 – Etape 4
Après la mort de Jean-Baptiste, la première multiplication des pains, une controverse avec les scribes et les pharisiens, Jésus se rend en terre étrangère.
Partant de là*, Jésus se retira dans la région de Tyr et de Sidon. Voici qu’une Cananéenne, venue de ces territoires, disait en criant : « Prends pitié de moi, Seigneur, fils de David ! Ma fille est tourmentée par un démon. » Mais il ne lui répondit pas un mot. Les disciples s’approchèrent pour lui demander : « Renvoie-la, car elle nous poursuit de ses cris ! » Jésus répondit : « Je n’ai été envoyé qu’aux brebis perdues de la maison d’Israël. » Mais elle vint se prosterner devant lui en disant : « Seigneur, viens à mon secours ! » Il répondit : « Il n’est pas bien de prendre le pain des enfants et de le jeter aux petits chiens. » Elle reprit : « Oui, Seigneur ; mais justement, les petits chiens mangent les miettes qui tombent de la table de leurs maîtres. » Jésus répondit : « Femme, grande est ta foi, que tout se passe pour toi comme tu le veux ! » Et, à l’heure même, sa fille fut guérie.
*de Génésareth au bord du lac
(Mt 15,21-28 – AELF)
Au début de ce temps de prière, je me dispose à accueillir ce que le Seigneur a à me dire aujourd’hui. Je veille à ne pas être dérangé. Je prends cette attitude à la fois respectueuse et confortable que j’aime avoir pour prier. Au nom du père et du Fils et du Saint Esprit
Je regarde la scène, Jésus, les disciples, la femme. J’écoute le dialogue entre Jésus et la femme.
Seigneur, ouvre mes yeux, mon intelligence, mon cœur, tout ce que je suis pour que je puisse recevoir la vie à laquelle tu me destines depuis ma création.
- « Aie pitié de moi, Seigneur, fils de David» :
Alors que cette femme n’est pas juive, elle reconnait Jésus et l’appelle par son nom. Dans l’intimité de mon cœur je peux appeler Jésus par son nom quelle que soit ma demande. - « Je n’ai été envoyé qu’aux brebis perdues de d’Israël» :
Jésus n’a pas encore perçu sa mission universelle. Les disciples sont excédés par les cris de la femme et Jésus ne lui répond d’abord pas. Entre cette femme et Jésus s’installe un dialogue de sourds.
Je contemple Jésus dans les limites de son humanité. - « …Justement les petits chiens mangent les miettes…»
Pour les juifs, les chiens sont impurs tout comme les syro-phéniciens.
Tout comme Jésus s’est laissé déplacer par les arguments de la syro-phénicienne, je peux demander la grâce de me laisser déplacer par la parole de Dieu et celle des frères. - « Que tout se fasse pour toi comme tu le veux ! »:
Jésus reconnait la foi de cette femme. Il guérit sa fille. Il est ouvert à de vraies rencontres qui donnent à chacun l’occasion de cheminer.
Dans ce temps de carême, comme la Cananéenne qui exprime sa foi, je peux demander au Seigneur de savoir poser des actes de foi.
Je conclus ma prière en confiant au Seigneur la joie reçue, les difficultés rencontrées pendant ce temps.
Autre texte
Vivre d’évangile, c’est vivre de foi.
« Jésus demande toujours la foi aux hommes et aux femmes qu’il rencontre. Il ne dit jamais : « je t’ai sauvé », il dit toujours : « Ta foi t’a sauvé. » Or, il s’agit souvent d’hommes et de femmes qui sont sans religion, ou dont la religion est païenne. Le centurion est un romain qui ne sait pas un traitre mot du catéchisme, la Cananéenne, qui vient de Syro-Phénicie, non plus. On n’est pas sauvé par un autre, cet autre fût-il Dieu. L’homme, c’est quelqu’un. C’est l’homme qui se sauve lui-même dans la foi et par la foi. Nous n’imaginons pas à quelle profondeur Dieu respecte l’homme. C’est là qu’il faut absolument que nous soyons d’une extrême rigueur. Autrement notre Dieu ne sera qu’une idole et Dieu ne veut pas être pour nous une idole ».
François Varillon, sj Joie de croire, joie de vivre